Depuis plusieurs années, notre pays a engagé une transformation industrielle ambitieuse.
De nouveaux écosystèmes émergent, des zones industrielles se modernisent, et les investissements étrangers comme nationaux se multiplient.
Mais cet essor s’accompagne d’un impératif : celui de garantir la sécurité des personnes, des installations et de l’environnement.
La sécurité industrielle n’est pas une contrainte administrative. C’est un levier de performance et de compétitivité. C’est elle qui protège nos équipes, nos outils de production et notre image à l’international. C’est elle, aussi, qui conditionne la confiance des investisseurs et la stabilité de nos chaînes d’approvisionnement.
Avec l’intensification des activités industrielles, les risques évoluent. Les procédés sont plus complexes, les interventions plus nombreuses, et les opérations plus souvent externalisées.
Chaque jour, sur nos sites, interviennent des dizaines de sous-traitants, des techniciens, des prestataires spécialisés.
Cette coactivité crée de la richesse, mais elle peut aussi créer du risque, si la coordination et la prévention ne sont pas maîtrisées.
Un incident chez un sous-traitant, c’est souvent un impact direct pour le donneur d’ordres.
C’est pourquoi la sécurité ne peut plus s’arrêter aux portes de l’entreprise : elle doit englober toute la chaîne de valeur.
La sécurité industrielle repose sur un principe fondamental : la responsabilité partagée entre l’ensemble des acteurs du système économique et institutionnel.
- L’État définit le cadre réglementaire, fixe les normes et veille à leur application à travers le contrôle et l’inspection.
- Les grandes entreprises ont la responsabilité d’intégrer la sécurité dans leurs pratiques, leurs processus, leurs marchés et leurs relations avec leurs sous-traitants et partenaires.
- Les PME et TPE doivent, à leur échelle, mettre en place des standards de prévention adaptés à leur activité et à leurs moyens, tout en s’inscrivant dans une démarche d’amélioration continue.
- Les assureurs jouent un rôle clé en évaluant les risques, en incitant à la prévention et en accompagnant financièrement les démarches de sécurisation.
- Les bureaux d’études et les organismes techniques contribuent à la conception d’installations sûres, à l’évaluation des risques et à la mise en conformité des procédés industriels.
- Les universités et centres de recherche participent au développement des connaissances, à la formation des futurs professionnels et à l’innovation en matière de technologies et de méthodologies de sécurité.
Ainsi, la sécurité industrielle est le résultat d’un écosystème coopératif, où chaque acteur, du régulateur à l’ingénieur, de l’assureur au chercheur, contribue à bâtir une culture commune de la prévention et de la maîtrise des risques. En unissant nos efforts, nous ferons du Maroc un modèle régional de sécurité industrielle partagée et durable.
